Le brouillard nocturne est de retour et annonce l’installation de l’hiver. Quelques rayons de soleil font une percée vers midi et disparaissent aussi vite quand l’heure des crêpes sonnent. Bref, le mois de décembre est là, c’est le moment du bilan annuel.

Cela devient une habitude, mais ce billet est divisé en deux parties. La première partie se trouve ici.


Burn-out et priorisation

Je le traînais depuis des mois, ce burn-out. Et pour tout dire, ce n’est pas comme si ma santé mentale était au beau fixe avant. Mais voilà, à tirer sur la corde, à un moment, ça craque. Et on arrête. Et on pleure. Et on dort. Beaucoup.

Même pas trente ans et déjà consumée par un emploi.

“Chômeur, Branleur” par les Vulves Assassines, j’ai hâte de les voir en concert !

Plusieurs raisons probables : le but même de ce boulot, la charge de travail (indécent quand autant de personnes sont au chômage ou en temps partiel imposé), l’organisation en mode projet, les coupures budgétaires parce que c’est la crise ma bonne dame et qu’il faut bien que les actionnaires s’en mettent plein les fouilles, la volonté de perfection et le manque de confiance en soi (comme beaucoup de femmes que je connais), la dilution de responsabilité et de stratégie propre aux grosses boites… Et bordel, je déteste remplir des fichiers excel.

Et j’aime mon boulot. Dans le cas contraire, je m’en foutrais de mal le faire.

Depuis, les priorités se modifient, l’organisation aussi. Je réserve ma meilleure heure quotidienne à l’écriture, celle où la lumière est douce, où ni la fatigue ni le stress ne sont là, où l’appartement est silencieux. Dans une chambre à moi.

En ce moment, je tente la méthode d’organisation GTD, présenté sur sur le blog de Lionel Davoust. A voir l’efficacité sur le long terme.

Pour le moment, ça tient.

Colère en bandoulière et militantisme

Je ne sais pas pour vous, mais cette année, la colère m’a accompagnée toute du long. Entre les violences sexuelles et les violences policières totalement impunies, les leçons de moral et le mépris de classe venant de gens qui nous ont mis dans cette situation mortifère, la misère dans laquelle vit des milliers de personnes, des proches mis en danger par des managers irresponsables… Je crois avoir raison d’être en colère.

J’ai quitté le groupe féministe que j’avais rejoint l’année dernière. Par manque de temps, l’écriture étant devenue une plus grande priorité dans ma vie, mais aussi par des désaccords de plus en plus forts : la disparition de plus en plus flagrante des revendications contre les violences économiques et la précarité, la transphobie de plusieurs militantes, le soutien faible voire inexistant vis-à-vis d’autres groupes dominés dans la société, une difficulté aux débats. J’ai évolué, peut-être.

Depuis très peu, je tente ma chance dans un groupe anarcha-féministe, plus en lien avec mes valeurs. Je verrai bien. En supplément, j’essaye de m’investir dans le syndicat de ma boite, entre deux réunions à distance et des réponses à des mails urgents.

L’énergie étant encore fuyante, je tâtonne le sol de la pointe du pied avant d’avancer d’un pas. Car s’impliquer dans un groupe militant signifie interaction avec des personnes, et donc pour moi des difficultés et du stress, surtout en présence de personnes que je ne connais pas ou peu. De plus, à vouloir trop faire, le burn out militant pourrait bien pointer son nom. Et je me connais, je me sens obligée de m’investir à fond, au détriment de mes possibilités. Je dois accepter ne pas être une Angela Davis ; je parie qu’elle dort peu.

De l’écriture

J’ai réussi à écrire un article par mois, et je gribouille encore de temps en temps un haïku.

C’est assez étonnant, mais un des billets le plus vus sur ce blog est le haïku 25, qui se tire la bourre avec les billets au sujet du terrorisme patriarcal, et loin devant la série de billets sur le débat autour de la place des personnes trans dans le combat féministe.

Peut-être que les robots d’indexation aiment l’automne.

Je termine le roman que j’écris depuis maintenant deux ans, avec comme objectif de le proposer en maison d’édition. Même si les chances sont assez faibles d’être publier, cet acte d’envoi m’oblige à finir ce texte et à obtenir le meilleur de ce que je peux actuellement en tirer. Et ça, c’est déjà énorme.

Puis, je reprendrai les trois nouvelles que j’ai sous le coude, avant de me lancer de nouveau dans un texte plus long.


Encore plein de projets pour 2021. Plein de combats et peut-être de victoires. Et j’espère plein de solidarité et d’espoir.

Je vous souhaite cette nouvelle année belle comme un lever de soleil sur un flanc de montagne, quand le ciel est d’or et l’air si limpide. Prenez soin de vous et des autres.