La nuit mon amie tu fuis à travers bois
Comme une biche mystérieuse et sauvage
J’aimerais tant chevaucher ton dos de moire
Saisir les étoiles
La nuit mon amie tu fuis à travers bois
Comme une biche mystérieuse et sauvage
J’aimerais tant chevaucher ton dos de moire
Saisir les étoiles
L’odeur du jasmin
Sous le soleil printanier
Réchauffe mon cœur
Sens-tu les cris de la foule sur nos peaux ?
La colère en fusion brûlant dans nos veines ?
La joie candide au fond de nos yeux d’airain ?
Sens-tu la révolte ?
Femmes, mon amie, mon amante, ma sœur
Vie, qui s’écoule le long des avenues
Liberté, à travers toutes les frontières
Cris de nos révoltes
Je plane et vole au dessus mots et vallées
A travers les nuages rouges d’idées
Mon filet d’argent casse à trop attraper
De pensées radieuses
Un poème sur l’hypomanie, cette phase euphorique de basse intensité que l’on peut connaître quand on a des troubles bipolaires.
J’aurai pu utilisé “troubles de l’humeur”, mais voilà, je n’aime pas enjoliver la réalité en évitant des termes connotés. J’ai besoin de ce mot rude pour me faire à cette réalité.
Bipolaire.
Bipolaire.
Bipolaire.
Gouvernement sourd
Faut-il brûler l’Élysée
Pour être écouté·e·s ?
Un matin, à l’heure où s’estompent les peurs
J’ai ouvert la plaie près de mon cœur
Et écarté la chair de ma poitrine
J’en ai tiré un fil de colère
Trempé dans l’amer aux reflets bleus-gris
Il colle à mes doigts, il colle à mes nerfs,
Il engourdit ma rage dans les entrelacs
Poisseux de pensées ressassées
Je pourrai le couper d’une lame de rasoir
Ce fil qui me rattache aux Moires
Je décide d’en filer une pelote de laine
Ressortir le rouet construit par d’autres
Passé de mains en mains incognito
Je saisis les aiguilles de ma grand-mère
Et de cette pelote de haine tricote un paysage fleuri
Je mêle mon fil à la tapisserie commune
des brisées de ce monde
Transformant l’amer en beauté
La colère en luttes
Les peurs en patchwork de joies bigarrées
Il est difficile
D’écrire un beau haïku
Et pourtant j’essaie
D’un doux bruissement
La pluie lessive mon cœur
De peurs asséchées
Les bocages verts
Regorgent de rouges-gorges
Et de mûres noires
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