Cette année commence sur les chapeaux de roues. Une impression de dernier combat avant la fin du monde flotte dans l’air. Vous sentez le piquant des lacrymogènes ?

La lutte contre la réforme des retraites cristallise toutes les autres luttes. La réforme du chômage, mettant dans la merde plus de 710 000 personnes est passée et celle sur la sécurité sociale est en embuscade derrière. On va droit dans le mur, et notre gouvernement choisit de rendre plus pauvres les pauvres plutôt que de faire payer profiteurs, pollueurs, exploiteurs. Normal, on va pas se fâcher contre les copains-copines, non plus ?

Réforme des retraites : un résumé

Beaucoup de monde a déjà analysé la réforme des retraites prévue par notre gouvernement. En fait, c’est simple.

En résumé, la réforme a deux aspects :

  1. Le régime par point : chaque salarié·e achète un nombre de points chaque mois.
    Après 43 ans de travail (qui devrait passer à 44 ans de travail…), la personne qui veut enfin profiter de son temps changera ses points contre de l’argent, la valeur de chaque point étant définie chaque année par le gouvernement.
    Donc, les gens qui ont une carrière hachée, qui tombe malade – peut-être à cause de leur taf, qui se met à temps partiel ou s’arrête pour s’occuper des enfants ou des ainé·e·s, qui est viré et au chômage, ou encore au RSA, qui vit avec les aides, etc. vont y perdre, d’autant plus que les compensations prévues sont soit floues, soit plus basses que celles existantes déjà.
    Et la valeur du point n’étant pas figée, on ne peut pas prévoir la somme de notre pension. Peut-être que nos points chèrement mis de côté ne vaudront plus rien.
  2. La limitation de l’enveloppe totale pour les retraites à 14 % de PIB, et donc une baisse des pensions.
    En effet, il y a de plus en plus de personnes partant à la retraite pour une même part de gateau.

Donc, ça craint. Mais, on peut l’empêcher.

Faire grève

La grève, c’est arrêter de travail pour un temps donné. C’est LE moyen de faire plier et de gagner face une entreprise ou un gouvernement, on l’a vu par le passé, toutes les avancées sociales sont venues de là.

Dès le moment où un syndicat appelle à une grève interprofessionnelle nationale, toute personne peut faire grève, même s’il n’y pas de syndicat dans sa boite, même si elle-même n’est pas syndiquée, même si elle est toute seule.

On peut faire grève une heure, une demi-journée, une journée ou plus. On est pas obligé·e de prévenir sa boite avant. Par contre, il faut dire ses revendications professionnelles à son employeur dès le déclenchement de la grève.

Il faut savoir que les grèves ne sont pas payées, mais qu’il existe de nombreuses caisses de grève permettant – sous certaines conditions – d’avoir un montant pour tenir.

Et si je peux pas faire grève ?

On va pas se mentir. Faire grève, ça peut être dur. On peut ne pas avoir les moyens de perdre une journée de salaire. On peut être la seule à faire grève dans sa boite. On peut avoir peur de perdre son job. Alors, avant de passer le pas de la grève, on peut mettre sa pierre à l’édifice et créer du collectif. En vrac :

  • On peut aller en manifestation. Par exemple, à Lyon, elles ont souvent entre midi et deux (un départ à 11h30 dans une manif interprofessionnelle signifie en fait que l’on va faire le pied de grue jusqu’à midi minimum). Quelques conseils pour être tranquille : https://alterspheres.fr/petits-conseils-pour-etre-tranquille-en-manifestation
  • On peut mettre des tracts explicatifs dans les salles de pause, ou les salles d’accueil
  • On peut coller des affiches dans les rues. Il y a plein de murs blancs qui ne demandent qu’à être décorés. Ça peut être juste des feuilles blanches sur lesquelles des messages sont écrits à la peinture.
  • Si on a les sous, on peut donner aux caisses de grève
  • On peut participer aux différents tractages
  • On peut dire son désaccord face aux collègues fanatiques de la « réforme pour la réforme »
  • On peut discuter avec nos potes collègues. Et pourquoi pas, faire grève toutes et tous ensemble ?
  • Et plein d’autres choses, je suis certaine que l’on saura être créative

Bref, il y a de quoi faire, et on y arrivera. On n’a pas le choix.

C’est en luttant et en créant du collectif que nous créerons un nouveau monde. Sans domination, sans exploitation, sans aliénation. C’est possible. Toutes et tous ensemble.

Pour aller plus loin :