Catégorie : Ecrits Page 3 of 9

Les rêves de l’Arcadie — Chapitre 7

La mâchoire serrée, Azza essora le balai au-dessus du seau. Elle avait encore perdu à la courte-paille avec Juli et se retrouvait de latrines. Franchement, c’était si difficile de pisser dans les toilettes et non tout autour ?

Les rêves de l’Arcadie — Chapitre 6

Point d’attention : un personnage raconte le suicide d’un proche. Si vous avez besoin d’aide, le numéro national de prévention du suicide peut vous aider : 3114.

Azza n’avait pas l’habitude de ressentir de la culpabilité. En général, elle chassait l’émotion avant que celle-ci puisse l’engluer dans des regrets qu’elle trouvait mal venus et mal placés. Le passé était le passé. Pas besoin de revenir sur des actes pour lesquels elle ne pouvait plus rien faire. Mona, son ancienne doctoresse, lui avait soutenu le contraire, que le passé pouvait être modifié et l’avait abreuvée de théories physico-mystiques sur le temps circulaire. Mais elle était morte maintenant, comme le reste de son équipage. Il s’agissait pour Azza un indice très fort que ces théories étaient dans le faux, ou du moins guère utilisables en pratique.

Strophe sapphique 3

Sens-tu les cris de la foule sur nos peaux ?

La colère en fusion brûlant dans nos veines ?

La joie candide au fond de nos yeux d’airain ?

Sens-tu la révolte ?

Les rêves de l’Arcadie — Chapitre 5

Azza regardait le miroir sans tain d’un regard vide. Elle ne prit pas la peine d’essuyer les taches de sang coagulé qui parsemaient son visage et ses bras. C’était inutile. Elle sentait bien qu’elle avait outrepassé les règles et qu’elle allait en payer le prix. Elle n’avait pourtant aucun remord. Elle avait réagi avec honneur et ça, des pirates ne pouvaient pas le comprendre.

Les rêves de l’Arcadie – Chapitre 4

L’Arcadie traversa les portes spatio-temporelles les unes après les autres sans que les faux papiers de Yuredig ne posèrent de problème. La dernière porte traversée, le vaisseau n’était plus qu’à quelques heures de l’astéroïde prisé par les fêtards et noceurs de toutes sortes. Naël connaissait l’endroit de réputation, un des rares lieux de liberté encadrée, coincé entre une Fédération autoritaire et un Empire guerrier. Tout était permis, tant que l’on alignait les Feds sur la table. Une soupape parfaite pour une jeunesse argentée et désœuvrée.

Strophe sapphique 2

Femmes, mon amie, mon amante, ma sœur

Vie, qui s’écoule le long des avenues

Liberté, à travers toutes les frontières

Cris de nos révoltes

Les rêves de l’Arcadie – Chapitre 3

Dès qu’elle entra dans la cabine que lui avait assignée le capitaine, Azza fut attirée par le lit double remplissant la pièce. Elle s’allongea dessus et s’enfonça dans les couvertures au moelleux incomparable après des années à dormir sur une planche. Une odeur un peu musquée s’accrochait aux draps, lui rappelant qu’ici n’était pas sa vraie place. Elle ferma les yeux, lasse.

Strophe sapphique 1

Je plane et vole au dessus mots et vallées

A travers les nuages rouges d’idées

Mon filet d’argent casse à trop attraper

De pensées radieuses


Un poème sur l’hypomanie, cette phase euphorique de basse intensité que l’on peut connaître quand on a des troubles bipolaires.

J’aurai pu utilisé « troubles de l’humeur », mais voilà, je n’aime pas enjoliver la réalité en évitant des termes connotés. J’ai besoin de ce mot rude pour me faire à cette réalité.

Bipolaire.

Bipolaire.

Bipolaire.

Les rêves de l’Arcadie – Chapitre 2

Quand Azza rouvrit les yeux, elle ne vit qu’un halo diffus. Son corps flottait, léger, si léger, comme en apesanteur. C’était donc à ça que ressemblait la mort ? Un vide rempli de liquide chaud, flou et lumineux.

Les rêves de l’Arcadie – Chapitre 1

Avant-propos : j’ai hésité longtemps avant de le publier, mais voilà, même s’il est loin d’être parfait, j’aime bien mon premier roman, un space opera assez classique. J’espère que vous pardonnerez les erreurs d’écrivaine débutante (que je suis encore) pour apprécier le roman. J’essayerai de publier un chapitre un mercredi sur deux. Bonne lecture.

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