Azza regardait le miroir sans tain d’un regard vide. Elle ne prit pas la peine d’essuyer les taches de sang coagulé qui parsemaient son visage et ses bras. C’était inutile. Elle sentait bien qu’elle avait outrepassé les règles et qu’elle allait en payer le prix. Elle n’avait pourtant aucun remord. Elle avait réagi avec honneur et ça, des pirates ne pouvaient pas le comprendre.

Elle aurait dû faire quoi ? Laisser la sirène se faire insulter et tripoter par ces ivrognes, surtout après des moments d’amour ensemble ? Faire profil bas face à cet homme, sûr de son droit masculin et universel à posséder des femmes ? Non, bien sûr que non. Et donc, elle avait frappé, à mort, malgré l’interdit, pour que tous comprennent. Tant pis si l’équipage de l’Arcadie devrait en payer aussi le prix. Ses anciennes fidèles auraient compris, elles, et auraient brûlé tout l’astéroïde en fuyant. Azza sourit en pensant à ses vieilles compagnes.

― Nous mettre tous en danger te faire rire, la sorcière ?  lança le capitaine en entrant brusquement dans la pièce.

Cette arrivée la ramena brusquement à la réalité. Elle sentit les vibrations du moteur qui se propageaient à travers le sol et les murs de la petite pièce. La porte se ferma derrière Kalozka dans un chuintement. Le visage du capitaine était pâle de colère.

― Tu pouvais pas t’en empêcher, hein, de tuer ce gars. C’est bien les femmes, aucun contrôle sur elles-mêmes.

― Ne me cherche pas, Kalozka. Les coups, c’est le seul discours que comprennent les hommes.

Elle ferma des yeux de lassitude, la moindre énergie fuyant ses fibres. Pourquoi n’était-elle pas morte en même temps que ses sœurs d’équipage ? Tout aurait été plus simple.

― Pas de sociologie à la noix avec moi, la sorcière, grinça-t-il.

― Pas comme si toi ou un de tes hommes pouvaient y comprendre quelque chose.

Le choc des mains sur la table lui fit rouvrir les yeux. Le visage de Kalozka n’était plus qu’à quelques centimètres. Elle voyait les veines palpiter sur les tempes du capitaine. Elle réprima l’envie de fuir. Ne pas montrer sa peur. Ne pas montrer sa peur. Ne pas montrer sa peur. Il cracha d’une voix froide et sourde :

― N’insulte plus jamais mes hommes en ma présence. La prochaine fois que tu fous mon équipage dans la merde, je te balance dans le vide. Suis-je clair ?

Elle resta de marbre, piégée comme un insecte dans un lampion. Il articula de nouveau, insistant sur chaque syllabe :

― Est-ce que je suis clair ?

Azza eut envie de tout foutre en l’air. Il se prenait pour qui ? Elle voulait renvoyer à Kalozka chaque millième de colère qu’il lui lançait à la gueule. Elle en avait elle-même quelques kilos en réserve. L’énergie lui afflua de nouveau dans les veines, chassant la brume de son cerveau. Il murmura presque :

― Est-ce que je suis clair ?

Il lui laissait une chance de s’en sortir ? Il devait sacrément tenir à l’idée de voir la planète des origines. Et morte, tout ça n’aurait servi à rien. Sa mâchoire grinça quand elle répondit :

― Très.

― Et si je donne un ordre, tu obéis. Suis-je clair ?

Elle inspira profondément avant de répondre :

― Très.

Kalozka resta immobile quelques secondes suite à ce mot, puis se releva en allumant son briquet.

― Bien, content que tu sois devenue raisonnable.

Il laissa couler le silence quelques minutes en faisant voler des ronds de fumée. Il lui donna envie d’une cigarette. Elle le regarda reprendre son calme.

― Avec des comportements aussi débiles, je ne comprends pas comment tu as pu survivre autant d’années avec l’armée fédérale au cul.

Azza revit les visages fiers et révoltés de ses sœurs de cœur et sourit nostalgiquement :

― Oh, j’avais un bon équipage.

Kalozka lui lança un regard indéchiffrable avant de se tourner vers le miroir. Azza pariait que le second était derrière à observer ses moindres faits et gestes. Peu importe. Elle n’avait ni craquée sous la peur ni foutue en l’air sa dernière chance de venger ses sœurs. Elle n’aimait cependant pas l’idée d’obéir à un homme.

Une voix grésillante et métallisée retentit soudainement à travers la pièce par les enceintes situées au-dessus de la porte :

― Ici votre pilote. Un message pour le capitaine. Un vaisseau de la guilde des mercenaires, assermenté par les forces gouvernementales de Nighty, demande le droit de s’amarrer au vaisseau pour rechercher un criminel. Je répète, un vaisseau de la guilde des mercenaires demande le droit de s’amarrer au vaisseau pour rechercher un criminel.

Hovn’, jura Kalozka.

Il écrasa sa cigarette pendant que la porte s’ouvrit sur le visage effrayé de Linor.

― Cap’taine, on t’attend dans la salle de pilotage.

― Deux secondes, petit, je réfléchis.

Le capitaine passa la main dans ses boucles en fixant Azza.

― OK, suis-moi, la sorcière. Linor, va en salle de pilotage et dis aux gars de faire entrer ces foutus mercenaires et de les faire patienter dans la salle commune.

Il grimpa à grands pas les marches en fer qu’elle suivit au mieux malgré ses bleus lancinants. De rares hommes à l’allure nerveuse attendaient maser en main devant leur cabine. Ils rentrèrent au geste de leur capitaine : « Restez calmes, tout est sous contrôle » ou quelque chose de similaire. Azza nota d’apprendre vite à décoder ces messages non oraux. Kalozka ouvrit la porte de sa cabine. Azza stoppa devant l’ouverture, elle ne resterait pas enfermée dans une pièce pendant que d’autres combattraient. Encore moins si elle était la seule responsable de la situation.

― Donne-moi une arme, Kalozka.

― Oh non, ma belle, je n’ai pas envie que tu empires la situation. Je te donne un ordre, entre dans cette foutue cabine.

― Donne-moi une arme, Kalozka.

Elle tendit sa main ouverte vers le capitaine d’un air déterminé :

― Donne-moi une arme, je suis meilleure au combat que la plupart de tes hommes.

Il éclata d’un grand rire :

― On ne va pas combattre. On va être plus malin.

Il lui prit le bras et la poussa dans la cabine.

― Comment ça, pas combattre ? Tu n’es qu’un lâche, Kalozka. Je ne resterai pas ici à attendre de me faire tuer.

― Non, je ne suis pas lâche, je suis un pirate, nuance. Et depuis pas mal de temps.

Il fouilla dans le placard en continuant sur sa lancée :

― Et ça, je le dois au fait que contrairement à d’autres crétins accros à l’adrénaline, on préfère dans mon équipage être des filous lâches et passer entre les mailles du filet, plutôt que mourir comme des idiots courageux… Ou des idiotes courageuses.

Il coupa court aux insultes qui venaient à l’esprit d’Azza en jetant la fameuse robe verte et une boite en plastique sur le lit.

― Tu as promis que tu m’obéiras. Donc, si tu as un minimum d’honneur, tu tiens ta foutue promesse et tu m’obéis. Tu mets ces fringues, tu nettoies le sang et tu te fais belle.

Les pulsations sur les tempes de Azza s’accélérèrent. Elle réprima l’envie de faire ravaler la morgue de cet homme trop sûr de lui. Ne pas perdre de vue son objectif. Et elle avait promis. Elle comprit néanmoins que l’homme, qui la fixait en croisant les bras, ne blaguait pas. Il attendait vraiment à ce qu’elle mît ces habits et il n’avait pas l’intention de se tourner, oh ! non, comme tous les hommes certains de leur loi. Elle inspira, expira lentement et prit la robe de soie verte.

Ce n’était pas sa couleur favorite. Elle irait mieux à une rousse, comme Mona, son ancienne doctoresse spiritualiste. Azza fit glisser de longues secondes le tissu précieux entre ses doigts. En se déshabillant, elle se força à être désinvolte en imaginant l’ancienne propriétaire. Elle la voyait traversant nue le vaisseau pour retourner dans un palais gouvernemental sur un quelconque caillou de la galaxie. Une légère odeur de rose s’évada du tissu. Encore un signe de luxe. Franchement, comment pouvait-on oublier ses habits ? Elle avait déjà elle-même oublié des bas en fuyant à la va-vite, mais une robe ? Les domestiques avaient dû beaucoup jaser. Cette idée la revigora.

Elle enfila la robe qui, à son soulagement, était assez échancrée pour courir si besoin. Elle nettoya son visage et ses mains, puis aplatit ses cheveux avec de l’eau. Kalozka prit les anciens vêtements pour les jeter dans la poubelle murale, puis grogna en montrant la boite :

― Maquillage.

― Je ne sais pas faire, rétorqua Azza.

― Si toutes les femmes le font, c’est que ça ne doit pas être compliqué. Et toi, t’es une femme que je sache. Donc tu devrais y arriver. Mets au moins du rouge sur les lèvres.

Elle prit un bâton de rouge entre les doigts qu’elle appliqua précautionneusement. Elle cligna des yeux devant son reflet. Elle ressemblait à ces saltimbanques bariolés qui réalisaient des tours dans certains marchés.

― Content ? demanda ironiquement Azza.

― Mouais, c’est pas encore ça, répondit le capitaine d’un ton de cuisinier devant un morceau de chrelag qui n’avait pas assez gonflé.

Elle réprima l’envie de lui balancer le rouge à la tête. Il lui tendit un morceau de tissu translucide d’un beau jaune poussin brodée de spirale d’or :

― Mets aussi la voilette et les chaussures.

Elle couvrit ses yeux de l’étoffe. Elle prit dans ses mains les chaussures, des petites choses ouvragées et décorées de perles qui étaient plus faites pour être admirées que portées.

― Je ne mettrai pas les chaussures, dit-elle en les reposant sur le lit.

Le capitaine la jaugea de haut en bas avec un sourire goguenard, qu’elle aurait bien fait ravaler :

― Ça devrait suffire. Certaines femmes restent pieds nus en signe d’humilité. Ça devrait pas te faire du mal…

Elle contint l’insulte qui lui vint à l’esprit.

― … et à partir de maintenant, tu la joues petite femme du capitaine. Ça devrait le faire.

***

Quand ils entrèrent dans la salle commune, tous les regards se tournèrent vers eux ou plutôt, à la grande satisfaction de Naël, surtout vers elle.

― Ben dis donc, Kalozka, on dirait que t’as touché le gros lot. Elle est aussi bonne au lit qu’elle en a l’air ? tonna une voix qu’il reconnaîtrait entre mille.

Il sentit Yuka se tendre à côté de lui, mais elle ne bougea pas et n’arracha pas d’oreille à l’homme, grand, large, aux cheveux blondasses, qui leur faisait face. Il comprenait. Il en avait bien envie, lui aussi, de lui arracher une oreille. Peut-être les deux. Les yeux avaient déjà été remplacés par des billes de verre dernier cri, alors une greffe de plus ou de moins…

― Salut, Kovski, que veux-tu, on se sent seul dans l’espace. Bébé, va nous faire du kof.

Pendant que la femme s’approcha de la cuisinière d’un pas traînant sous les yeux scrutateurs des trois mercenaires, il signa rapidement « Tout est sous contrôle ». Artur resta aussi impassible qu’à son habitude, Saelys était trop occupé à surveiller les gestes de Yuka dans sa précieuse cuisine pour voir le signe pendant que Mazziek suivait les moindres gestes des mercenaires, la main sur son maser.

― Alors, Kovski, qu’est-ce qui me vaut le déplaisir de te voir ?

― Allez, Kalozka, tu m’en veux encore pour l’histoire de la confrérie du culte de Bazareth ? En même temps, fallait pas l’exploser, ce foutu temple ! Franchement, t’as jamais su faire dans la finesse, mon vieux.

Le mercenaire s’assit lourdement, imité par Naël, et sortit une boite à cigares de sa poche qu’il tendit au capitaine pendant que Yuka posa les tasses devant les messieurs. Bon, l’homme baraqué allait se la jouer copain de guerre. Kovski n’avait jamais eu beaucoup de palette à son jeu, mais c’est vrai que ce n’était pas la qualité première demandée à ce type de mercenaires.

― Ma biche, viens allumer le cigare de nos invités et retourne en cabine, ordonna Naël.

Celle-ci obtempéra sans un mot. Il se cala au fond de son siège pour profiter de la situation assez piquante. Une des plus dangereuses rebelles recherchées dans toute la Fédération se comportait en bonne épouse alors que le soudard à sa recherche ne voyait même pas que sa proie se tenait sous son nez.

― Sacrée bonne femme, reprit Kovski quand Yuka sortit, faudra que tu me dises où tu l’as trouvée pour que je m’en choppe une.

― Ah ça, dans tes rêves, je garde mes trucs pour moi. Allez, viens au fait maintenant.

Le mercenaire le fixa d’un rictus narquois, qui enlaidissait encore plus sa grosse tête craquelée de cicatrices :

― Je suis à la recherche d’un gars qui n’a pas su tenir ses nerfs sur Nighty quand un gonze s’est un peu trop collé à sa belle. Le gars a tué le tripoteur alors que les lois sur Nighty sont claires : tu ne tueras point, comme l’a dit un dieu à un de ses potes.

― C’est quoi le rapport avec moi, Kovski ? le coupa Naël.

― Le rapport, c’est que t’as toujours le don de te mettre dans la mouise.

L’homme posa sur la table un écran portatif sur lequel était affichée une photo. On y distinguait Yuka maintenue et poussée dans le vaisseau par le massif Klirus et le non moins massif Rezol suivie de Linor, visiblement paniqué, et du Doc.

― On a vu le type en question descendre et monter dans ton vaisseau, mon vieux.

Naël eut envie de lui faire ravaler son vieux, mais fit semblant de s’offusquer :

― Elle est trafiquée, ta photo. Je sais pas qui c’est, ce type. Tu veux me mettre ton histoire sur le dos parce que t’es encore rancunier de ne pas avoir touché tes Feds que t’avaient promis les tarés de la secte. Je pensais que t’étais plus réglo que ça, mon vieux.

Le rictus narquois se transforma en grimace rageuse, ce qui n’embellissait pas là non plus le mercenaire. Il se leva de toute sa hauteur. Kovski n’allait plus la jouer copain de guerre.

― Te fous pas de ma gueule, Kalozka. On va fouiller ton tas de ferraille, avec ou non ton accord. Si on trouve le gars, je me ferais un plaisir de m’occuper de ton cas avant de te rendre aux autorités de Nighty.

― Comme tu veux mais tu trouveras rien d’illégal, mon vieux.

Naël ne vit pas arriver le poing de l’armoire à glace qui lui écrasa le nez dans un grand craquement. Ses hommes se levèrent d’un même bond. Il leur fit signe de se calmer. Ce n’était pas le moment de se mettre à dos la guilde des mercenaires en butant un de leurs représentants. Il appuya sur ses narines pour stopper le sang qui jaillissait.

― Je suis pas ton vieux, mon vieux. On va fouiller le vaisseau.

Kovski fit signe à ses deux sbires, qui n’avaient pas touché à leur tasse, de le suivre. Mazziek leur emboîta le pas.

― Tu l’avais un peu cherché, capitaine, remarqua Artur en lui tendant son mouchoir.

― Trop tentant, rétorqua Naël en essuyant le sang.

― Heureusement que le vieux Kovksi n’est pas devenu plus perspicace avec l’âge. Le vert, ce n’est pas ce qui va le mieux à la petite. La robe n’appartenait pas à la duchesse ? Je ne pense pas qu’elle sera heureuse de savoir ses tenues empruntées, continua Artur de son ton flegmatique.

― Elle n’avait pas à la glisser dans mes bagages. J’ai improvisé avec ce que j’avais sous la main.

Les portes pneumatiques s’ouvrirent devant les hommes de l’équipage qui arrivèrent un à un, leurs armes à la ceinture. Ils parlèrent fort, blaguèrent. Les jumeaux sortirent un jeu de cartes, pendant que Mizsel gratta quelques notes sur sa vieille guitare Zplonk. Zakioru devait être avec Mazziek. Ils ne posèrent pas de question. Naël sentit une bouffée d’amour pour ses hommes. Linor s’assit à sa gauche. Le petit avait l’air d’avoir vu un fantôme, ou d’en être un. Issam se posa de l’autre côté du mécanicien. Le pilote avait pris le jeune sous son aile dès son arrivée.

― Pas mal, cap’taine, le coup du déguisement. Personne ne pourrait deviner que c’est la même personne, dit le pilote.

Il lui lança un clignement d’œil avant de reprendre :

― Bon, par contre, le petit s’est mis à baver devant le décolleté de la sorcière. Je crois que tu as du souci à te faire !

Le jeune homme rougit jusqu’à atteindre la couleur de ses cheveux et se tassa sur lui-même. Au moins, il avait un peu perdu de sa transparence. Naël joua le jeu du pilote :

― Eh bien, Linor, j’espère que tu n’as pas des vues sur ma femme. De toute façon, tu n’aurais aucune chance, petit… Parce que sous son beau minois, elle mord, la bougresse ! ria-t-il sous le regard amusé du reste de l’équipage.

Linor se drapa dans sa dignité :

― Les femmes ne sont pas des animaux que l’on dresse à ne pas mordre. La mienne sera libre de voyager et de suivre ses passions et… et… et de mordre si elle en voit la nécessité…

Et la salle partit en débat sur le droit à la liberté des femmes.

Il était si jeune, son mécanicien unioniste de génie. Il était passé magiquement à travers la conscription et n’avait donc vu ni la guerre ni la haine ni l’annihilation d’êtres humains à coup de trique. Le capitaine s’enfonça dans son siège pour profiter du brouhaha anarchique ambiant.

Le joyeux tohu-bohu fut stoppé net à l’entrée de Kovski et de ses sbires, suivi de près par Mazziek et Zakioru. A l’air sinistre des mercenaires, ils n’avaient pas fait le lien entre le jeune mignon assassin et la belle brune pieds-nus. Kovski et ses hommes se posèrent devant le capitaine, la main sur leur arme.

― Je sais que tu te fous de ma gueule, Kalozka. Où est-ce que tu le caches ?

Naël se leva et, les bras croisés, campa à dix centimètres du géant.

― Je sais pas de qui tu parles et tu n’as rien trouvé. Je connais les règles de la guilde des mercenaires. T’as plus rien à faire ici. N’abuse pas trop de mon hospitalité.

A ces mots, l’ensemble de l’équipage se dressa et entoura les mercenaires. Un rictus passa sur le visage du chef qui cracha :

― Tu t’en sors bien encore une fois, Kalozka, mais ça sera pas toujours le cas. On y va, les gars.

Il tourna les talons suivis de ses sbires et de l’équipage qui l’accompagna jusqu’au sas de sortie. Le Doc’ prit une gorgée de sa flasque et se tourna vers Naël :

― Ça s’est plutôt bien passé en fait. Ah tiens, t’es amoché, capitaine. Suis-moi, je vais voir ce que je peux faire pour ton nez.

Oui, ça s’était plutôt bien passé. Il était fier de ses compagnons.