Cela faisait longtemps que je n’avais pas été touchée par un livre écrit par un homme.

J’ai tellement été déçue par certains auteurs, dont les livres brillaient soit par l’absence totale de femmes, soit par la réduction des personnages féminins à des stéréotypes patriarcaux (qui me fait regretter la première option…) que depuis je priorise les romans écrits par des autrices.

En fait, pour dire vrai, je ne savais même pas qu’Ayerdhal était un homme. Son nom avait surgi lors de plusieurs tables rondes du Festival des Intergalactiques de Lyon. Et un jour, il m’a sauté au visage pendant mon parcours des rayons de ma librairie préférée de l’ « Imaginaire ». Je me suis dit « Pourquoi pas ». Et j’ai donc acheté le livre le plus court, qui était donc « Demain, un oasis » (225 pages dans l’édition « Le livre de Poche ».)

De quoi ça parle

« Demain, un oasis » raconte l’histoire de l’Interne, médecin chargé de la prévention sanitaire au sein de l’Organisation Mondiale d’Expansion Spatiale.
Un jour, il est enlevé par des terroristes humanitaires. Ils le séquestrent dans un village d’ Afrique de l’Est pour le forcer à soigner des personnes victimes d’une énième sécheresse. Ces gens crèvent de malnutrition, de pauvreté, de soif dans l’indifférence générale des pays riches.
On y voit l’évolution de ce personnage, indifférent au sort du monde, comme beaucoup de ses concitoyen-ne-s des pays occidentaux, face à ses réticences, ses doutes, ses choix.

On y croise d’autres personnages, cheffe de rébellion, ancien djihadiste, tueuse anarchiste… toutes et tous touchantes, se débattant avec leur histoire, leur lutte, leurs contradictions. Des personnages complexes comme la vie.

On y parle de réchauffement climatique et du manque d’eau, de la responsabilité des pays du Nord et de leur fuite en avant technologique, de la mort lente des gens des pays du Sud dans l’indifférence lâche des responsables de cette situation, mais aussi des stratégies militantes (« la fin justifie-t-elle les moyens » est une question revenant plusieurs fois dans le livre), de lâcheté individuelle, de dilution de la responsabilité, d’amour, d’amitié, du sens de la vie.

Oui, rien que ça…

Résonances contemporaines

Des propos toujours actuels, vingt ans après la parution de ce roman et qui font écho à mes propres réflexions. Bref, c’est percutant, c’est vivant, c’est intelligent et ça met un coup de pied dans la fourmilière de la tranquillité lâche et individualiste.