Sens-tu les cris de la foule sur nos peaux ?
La colère en fusion brûlant dans nos veines ?
La joie candide au fond de nos yeux d’airain ?
Sens-tu la révolte ?
Sens-tu les cris de la foule sur nos peaux ?
La colère en fusion brûlant dans nos veines ?
La joie candide au fond de nos yeux d’airain ?
Sens-tu la révolte ?
Un matin, à l’heure où s’estompent les peurs
J’ai ouvert la plaie près de mon cœur
Et écarté la chair de ma poitrine
J’en ai tiré un fil de colère
Trempé dans l’amer aux reflets bleus-gris
Il colle à mes doigts, il colle à mes nerfs,
Il engourdit ma rage dans les entrelacs
Poisseux de pensées ressassées
Je pourrai le couper d’une lame de rasoir
Ce fil qui me rattache aux Moires
Je décide d’en filer une pelote de laine
Ressortir le rouet construit par d’autres
Passé de mains en mains incognito
Je saisis les aiguilles de ma grand-mère
Et de cette pelote de haine tricote un paysage fleuri
Je mêle mon fil à la tapisserie commune
des brisées de ce monde
Transformant l’amer en beauté
La colère en luttes
Les peurs en patchwork de joies bigarrées
Rage du carnage
Des laissé·e·s pour contre
Qui laissent leur plumage et leurs rêves sur le carrelage
*
Rage du chantage
Des nantis biens pensants
Qui fait barrage aux espoirs, aux possibles, au voyage
*
Rage du broyage
De nos corps aliénés
Qui nous agenouille dans l’ombrage invisible du mirage
*
Rage de l’abattage
De nos droits à la vie
Qui nous prend en otage entre gazage et servage
*
Alors,
On s’engage
On casse la cage
On fend le voilage
On rend hommage à nos ainé·e·s pas si sages
*
Un voyage sans retour
Un mariage de lutte
Un orage d’été
Une majestueuse fête
*
Vers l’abordage d’un nouveau rivage.
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