Bouche d’ombre est une série de fantastique en quatre tomes, écrite par Maud Begon et Carole Martinez. On y suit Lou en 1985, avec sa vie de lycéenne, ses amis et ses deux grandes tantes un peu perchées. Un jour, sa bande organise une soirée de spiritisme qui se termine mal : son amie Marie-Rose se suicide après avoir entendu sa mère décédée. A partir de là, Lou commence à être hantée par des mortes, son amie d’abord, puis des femmes de différents siècles qui font chacune l’objet d’un tome.
J’ai beaucoup aimé les personnages, de la protagoniste principale à la petite fille fantôme en manque d’amour. Tous les personnages secondaires ont leur dynamique propre, entre les grandes tantes voyantes sur les bords, l’amoureux tout mims et le psychologue dandy. Le scénario m’a plu, avec du suspens, de l’amour, de l’humour, des moments tristes et des moments de joie. Cependant, les résolutions m’ont paru à chaque fois trop rapides.
Comme je l’ai écrit plus haut, les livres reconstruisent des époques historiques, un par tome. Les séances d’hypnose, qui permettent à Lou de contacter les mortes et de revivre en partie leur vie, la feront plonger dans différentes périodes et croiser par ce biais des personnalités qui étaient toquées de spiritisme ou d’arts, comme Pierre Curie ou bien Victor Hugo. D’ailleurs, c’est ce dernier, où plutôt un de ses poèmes, qui a inspiré le titre de la série. Cependant, je n’ai pas été spécialement emballé par les anecdotes historiques. Ce sont les interactions entre les personnages fictifs ainsi que leur existence propre, qui s’entrecroise avec celles de personnes célèbres, qui m’ont beaucoup plu.
La mise en page joue avec les fantômes et les allers-retours entre les temps contemporains et ceux passés et soutient les propos de belle façon. Un petit coup de cœur pour le chat noir gardien qui traverse les cases et les différentes périodes pour mettre son grain de sel dans la vie des personnages. Les couleurs sont adaptées aux époques et aux sentiments, sombre au XIXe siècle, psychédélique comme la tentation de Saint Antoine sur le retable d’Issenheim, mais toujours le roux et le rouge comme fils à travers le temps. Les dessins sont beaux, avec un côté un peu flou que j’aime bien, et très dynamiques.
Au final, une bande dessinée que j’ai beaucoup aimé, que ce soit par les personnages ou bien la mise en page mais dont les résolutions peuvent laisser un peu sur notre faim.
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