Le brouillard nocturne est de retour et annonce l’installation de l’hiver. Quelques rayons de soleil font une percée vers midi et disparaissent aussi vite quand l’heure des crêpes sonnent. Bref, le mois de décembre est là, c’est le moment du bilan annuel.

2020 a été une année… chaotique ? Une année de basculement, plutôt. Il y a un avant 2020 et un après 2020. Un basculement vers quoi ? Vers un monde plein de bruit de bottes et où la majorité des gens est essorée pour maintenir le niveau de vie d’autres ? (pour tout dire, j’aimerai que personne ne soit essorée…) Ou vers un monde plus juste, plus écologique, plus libre, où le bien être de toutes et tous passera avant le profit de certains ?

J’ai cette impression étrange de voir l’histoire s’écrire sous mes yeux, de voir l’aiguillage du train osciller entre deux directions opposées.


Année 2020. Les choix politiques des trente années nous sautent à la gueule.

Qui dit austérité, dit suppressions de lits de réanimations et disparition du service public.

Qui dit lean management et utilisation des humains comme des variables d’ajustement dit mal être généralisé au travail, burn-out, notamment chez les personnes qui soignent et qui s’occupent des autres.

Qui dit durcissement des règles pour obtenir la charité étatique dit augmentation d’enfants ne pouvant plus manger de la journée. Charité, car qui peut vivre avec 400 euros par mois ? Vivre, par survivre. J’ai essayé quelques années, et je n’y suis pas arrivée.

Qui dit invisibilisation des femmes, dit surexposition à des conditions indignes et dangereuses pour celles qui tiennent la société à bout de bras, celles qui cousent des masques gratuitement, qui rassurent les autres, qui nettoient, qui soignent, qui bossent dans tous les boulots que l’on ne veut pas voir, et tout ça au prix de leur santé et de leur bien-être.

Et du changement climatique, on en parle ? De ces vagues caniculaires de plus en plus en plus haute et de plus en plus rapprochées ? Non, mieux vaut pas. Ça serait dommage de profiter de ce moment de basculement pour demander des comptes aux pollueurs et profiteurs et se diriger vers des sociétés plus soutenables.

Je suis bien cynique aujourd’hui, mais c’est oublié que justement nous avons le choix. Ce qui a été tricoté par des humains peut tout autant être détricoté. Ce n’est pas forcément évident, ni facile.

Je ne sais pas à quoi ressemblerait la société idéale, je me trouverai bien présomptueuse d’en donner un modèle. Cependant, à débattre ensemble, lutter ensemble, douter ensemble, nous trouverons bien une solution où chacune et chacun d’entre nous seront bien. Bel objectif, non ?

Cette crise sanitaire a cristallisé tous les rapports de pouvoir qui traversent notre société actuelle et a montré tous ses travers à la loupe. Nous avons le constat, nous pouvons commencer à bâtir pierre par pierre notre avenir. Sans rien lâcher à ceux qui veulent continuer à nous exploiter et nous faire taire.

Confinements

C’est difficile de parler de 2020 sans parler de confinements. Et… j’ai bien vécu ces confinements, surtout le deuxième.

J’ai regardé les oiseaux s’envoler, écrit des haïkus du jour, relu Goliarda Sapienza et lécher mes blessures. J’ai compris que j’étais asocial et qu’interagir avec des gens était une source élevée de stress. Et j’ai repris le temps, luxe suprême de privilégiée.

Clip de “Méchante petite femme” de Pumpkin & Vin’S da Cuero, que j’ai eu la chance de voir en concert !

Propriété et jardinage foiré

Je suis passée du côté capitaliste de la force : je suis devenue propriétaire. Cet appartement a été un réel coup de cœur, et tous les jours je m’étonne de l’immensité du ciel.

Bon, le prêt sur 25 ans a été signé chez une des pires banques imaginables, mais je fais le pari qu’une crise fera couler le système bancaire d’ici là.

Le déménagement ayant eu lieu en mai, je n’ai rien pu planter dans les temps. Ni les salades, ni les tomates n’ont aimé les vagues de canicules, les pucerons les araignées rouges. J’ai tenté de semer carottes et radis, mais trop tardivement, et je n’ai eu que des feuilles. Il paraît que les fanes se mangent, mais comment dire…

Oh, et les salades ont besoin d’un minimum de soleil, il vaut mieux éviter d’en planter en octobre quand l’orientation du balcon est plein nord.

Tout n’est pas non plus à jeter, les dizaines de tomates cerises de novembre étaient délicieuses.

J’ai déjà acheter des graines pour l’année prochaine. J’ai hâte d’être en mars pour commencer mes expérimentations, plonger les mains dans la terre et observer les graines devenir pousses puis plantes.

Madame a même droit à sa chatière

Et vous, comment avez-vous vécu cette année ?

La semaine prochaine, on parlera de burn-out, colère et écriture.