« Erreur 404 » est un roman de SF considéré comme du « Young Adult » d’Agnès Marot. L’histoire se passe en 2099, dans un univers où monde réel et virtuel se mélangent grâce aux puces implémentées dans le cerveau des gens et où les personnages de jeux vidéos sont conscients et leurs droits reconnus (même les PNJ!).

On y suit Moon, un gamer qui, après deux années d’absence loin du monde du jeux vidéos, essaie de revenir sur le devant de la scène pour devenir pro. Un nouveau jeu fait fureur : PlayWithMe, qui permet à des joueurs de s’affronter à travers des combats entre leur créature virtuel personnel (les « Beasties »). Moon et son coéquiper (et amoureux) Orion décident de participer au grand concours du jeu, dont le prix est un poste en tant que gamer professionnel au sein de l’entreprise qui a développé le jeu.

C’est difficile de donner plus d’éléments sans divulgâcher…

J’ai bien aimé le personnage de Moon et la relation avec Orion. Moon est fragile suite à des mois de cyberharcèlement et de discriminations à l’embauche, mais Orion est là en tant que soutien, même quand Moon déconne à plein. Parce que Moon déconne pas mal, voire beaucoup, et souvent pour des raisons égoïstes. Et en même temps, c’est ce qui me plaît chez Moon : sa volonté de réussir par tout le moyen et par ses propres moyens, ainsi que sa fragilité. De plus, l’amour qui lui porte Orion est lumineux, il est toujours présent pour l’aider.

La première moitié est assez convenue. Des combats, des amitiés qui se créent, des méchants beaufs, et pas vraiment de surprise dans la révélation sur le profil pseudo-atypique de Moon.

La deuxième partie est beaucoup plus intéressante. L’autrice joue très bien avec les mécanismes du jeu vidéo. La réalité et le monde virtuel se mélangent. Se tordent. Buguent. Le roman a une double fin : la première de fuite en avant très métaphysique ; l’autre sur la vie et le retour à la réalité. Par contre, certains passages peuvent être difficiles à lire (violence, suicide…).

Cependant, j’ai manqué de background pour saisir certaines références. Ce roman fait suite à une histoire précédente de l’autrice (« I.R.L »). Même si, dans ma compréhension, seuls deux personnages sont communs aux deux livres, l’univers n’est pas assez expliqué pour le saisir complètement. Une idée assez forte qui, semble-t-il, est développée dans le roman précédent m’a paru disparaître dans « Erreur 404 » : si les personnages de vidéo sont conscients et ont obtenu des droits pour leur travail, pourquoi ces droits ne sont pas applicables aux « Beasties » ?

Une autre critique, assez minime, toutes les références pop-cultures proviennent des années 2000 et 2010, ce qui est étrange pour un univers se passant en 2099. Mais bon, c’est toujours cool d’avoir plein de eastereggs dans un livre, donc ça passe.

En bref, un young adult très sympathique, avec une première partie assez clichée, mais une deuxième qui surprend par son éclatement de la réalité.

Note : cette chronique a été écrite dans le cadre de la 11e édition du « Challenge de l’Imaginaire » lancée par la blogueuse de « Ma Lecturothèque ». Merci à elle pour cette idée !

Challenge de l'imaginaire est écrit en rose pastel. Dans le "C" de Challenge se trouve un dessin de la tête d'une astronaute noire. En fond, en rose plus pâle, est écrit "11"
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