Afterlove est un roman d’Urban Fantaisy de Tonia Byrne. On y suit Ash, une jeune fille de 16 ans vivant à Birghton, une ville au sud de l’Angleterre, au bord de la mer. Après des années de déconvenue, elle rencontre par hasard la femme de sa vie, Poppy, avec laquelle elle vit le grand amour. Mais voilà, Ash meurt quasiment au milieu de roman et devient une grande faucheuse, celle qui amène les âme des mort·es jusqu’à la barque de Charon. Sauf qu’Ash n’est pas d’accord, ce n’est pas la mort qui la séparera de son grand amour.
J’ai beaucoup aimé le personnage d’Ash. Les difficultés face à la lesbophobie – les hétéras qui veulent vivre des expériences avant de repartir aussi vite, l’acceptation plus ou moins évidente de sa famille – sont bien rendues, tout comme le deuil et l’acceptation de sa propre mort. On ressent l’amour qu’elle porte à sa famille et celui qui se construit avec Poppy comme une flambée dans une cheminée.
Ce qui rend d’autant plus tragique sa mort. Je ne divulgache rien vu que l’on sait qu’Ash va mourir dès la lecture de la quatrième de couverture et dès la première page.
On ne peut être qu’en empathie avec Ash, ce qui permet de mieux comprendre les choix qu’elle fait une fois transformée en grande faucheuse.
L’écriture au présent est fluide et certains passages sont très beaux par leur justesse, comme celui sur les regrets, l’amour et le droit de vivre sa vie, rendant la lecture très agréable.
Cependant, j’ai eu plus de mal sur la construction de l’univers fantastique. Déjà, les grandes faucheuses sont des personnes décédées conservant les souvenirs de leur vie précédent, perdant le goût et l’odorat et conservant leur aspect recouvert d’une patine terne et grise, les rendant difficilement détectables par les humains, sauf juste avant leur mort. Or, tout le long du roman, Ash et les deux autres faucheuses semblent se méfier des situations qui pourraient entraîner leur mort, du moins si elles étaient vivantes. Par exemple, à un moment, Ash et une autre grande faucheuse évitent de justesse une voiture. Est-ce qu’elles seraient mortes pour de bon si elles s’étaient renversées ? Sinon, pourquoi ont-elles peur de la voiture ? L’autre grand mystère concerne la mentor d’Ash et des deux autres grandes faucheuses. Que l’on ne sache pas d’où provient la liste des noms des personnes à faucher, que la mentor donne aux grandes faucheuses, ne me choque pas. Par contre, j’aurai aimé mieux la connaître, apercevoir son caractère, savoir s’il s’agissait d’une ancienne grande faucheuse ou non… Un autre aspect qui me laisse sur ma faim est les activités des grandes faucheuses quand elles ne fauchent pas, vu qu’elles ne fauchent pas si souvent que ça. Je trouverai improbable – et triste – qu’elles passent leur temps libre à regarder le plafond.
Par contre, j’ai trouvé très pertinent de conserver le flou sur ce qui arrive aux personnes amenées par Charon l’autre côté de la mer. Car comment le savoir, vu que personne n’en revient ?
En conclusion, un young adult que j’ai beaucoup apprécié, avec une narratrice touchante et se lisant facilement.
Note : cette chronique a été écrite dans le cadre de la 12e édition du « Challenge de l’Imaginaire » lancée par la blogueuse de « Tornade de lecture ». Merci à elle pour cette idée !
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