« Journal d’un AssaSynth – Défaillance système » est un très court roman écrit par Martha Wells. Il est à la croisée du planet opera et du cyberpunk. On y suit une SecUnit, un androïde de sécurité, clone modifié corporellement connecté et armé, qui est envoyé par une entreprise de courtage comme garde du corps. Sa mission dans le roman est de protéger un groupe de personnes venues explorer une planète pour trouver des ressources.

Le point fort de l’histoire est lae narrateurice, cet être agenre pas tout à fait humain qui se surnomme l’AssaSynth. On apprend très vite qu’iel a piraté son module de supervision – de très mauvaise facture, et qu’iel possède donc un libre arbitre, contrairement à ses pairs qui sont sous contrôle strict de la compagnie.

Ce n’est pas um grand·e héro·ine, super combattant·e, sombre et ténébreux·se. Non, iel aime regarder les dramas et souhaite en faire le moins possible au travail. Iel est mal à l’aise avec les humains, et iel est drôle, comme quand iel commente la radinerie de sa boite qui fait des économies sur tout ou les combats entre unités SecUnits comme elle.

Pourtant, iel répond présent·e quand les humains qu’iel doit protéger sont mis en danger. L’action est bien là, où la négligence de l’entreprise de courtage ne peut expliquer tous les bugs mettant en danger les explorateurices. Entre attaque de la faune, combats entre SecUnits, piratages, nous sommes vraiment servi·e·s en termes d’action.

Un petit mot sur les explorateurices. Je les ai trouvées très réalistes dans leurs interactions : la méfiance de Gurathin envers SecUnit, le leadership de Mensah, les tentatives maladroites de contact de Ratthi. On sent une entente certaine entre les membres, et on a envie d’en savoir plus sur leur monde.

Le côté cyberpunk est bien présent : omniprésence des réseaux, humains modifiés, êtres synthétiques cyborgs et armés, grosse entreprises omniprésentes. Mais les côtés sombres et glauques propres à ce genre sont absents, tout comme la critique du techno-capitalisme, qui me semble inhérent à ce genre (mais je ne suis pas du tout une spécialiste). L’univers développé semble une extension du nôtre, mais, contrairement à notre monde, les individu·e·s réussissent à négocier avec ces grosses entreprises de courtage. J’aurai apprécié un peu plus de recul sur ces aspects.

Par ailleurs, l’histoire est tellement courte, que c’en ai légèrement frustrant. Heureusement, ce roman fait partie d’une série, dont j’espère lire la suite.

En bref, une lecture facile, plein d’humour et d’actions, avec un·e narrateurice que j’apprécie et que j’ai hâte de retrouver dans les prochains tomes.

Note 1: cette chronique a été écrite dans le cadre de la 11e édition du « challenge de l’Imaginaire » lancée par la blogueuse de « Ma Lecturothèque ». Merci à elle pour cette idée 

Note 2 : Le podcast Vortex & Rotative a fait une revue de ce roman, que je conseille, plus centré sur le système de genre du roman.

Logo du 11e challenge de l’Imaginaire